« Misanthropie »
Je ne distingue même plus les visages effacés
De ces nombres silhouettes s’agitant autour de moi,
Gâchant ce beau paysage et polluant les vallées
Par leurs excédantes présences, leurs pitoyables émois ;
En ce quotidien, elles sont oppressantes,
M’étouffent de leurs vils odeurs ;
Je me lasse de leurs phrases pressantes
Et rêvasse, pour avenir, de sombres horreurs ;
Ces vassaux asservis du caprice m’agacent,
Ces bourreaux emplis de vice me terrassent,
Ce troupeau m’horripile, ébahit comme des moutons,
Ne cessant de japper leurs égaux futiles à foison ;
Pathétiques et cyniques, ils subsistent,
Egoïstes et hypocrites, ils agissent…
Altruiste mais en mélancolique soliste,
Je vie mon rite hérétique, hétéroclite.
En la déchéance de ma solitude
Je pleure d’une destinée bien lugubre,
M’enferme dans ce cocon salubre,
Et inquiet de ce monde imparfait
Teinte mon regard de noir regrets.
Car me lassant de cet air,
Dans le néant je m’altère,
Rêvant d’une sombre utopie,
Subissant une douce agonie …
31 Janvier 2005