Durant près de 3 ans, du 30 Juin 1764 au 19 Juin 1767, une centaine de MEURTRES ensanglantèrent le GEVAUDAN (un ancien comté correspondant aujourd'hui à la Lozère), l'Auvergne, le Rouergue et le Vivarais.
Chaque mois le nombre de victimes augmentait, il s'agissait principalement de femmes, de jeunes filles et d'enfants des deux sexes.
Tous les récits de survivants ou des témoins de ces drames désignaient un animal. Mais les blessures, jugées inhabituelles, suggéraient plutôt une "bête" hors du commun. Face aux innombrables échecs de la population locale, Mr DUHAMEL, capitaine major de Clermont, reçoit l'ordre du gouverneur militaire du Languedoc de donner la chasse "au monstre". Ils tuèrent une multitude de loups, mais le carnage ne prenait pas fin. On proposa aux chasseurs des gratifications, cela eut pour conséquence d'augmenter le zèle de ceux-ci mais la Bête était toujours là.
Après l'échec de la mobilisation du 7 Février 1765 réunissant 73 paroisses du Gévaudan, 30 d'Auvergne et de Rouergue, DUHAMEL est remplacé par des louvetiers, les DUNNEVAL puis par Antoine de BEAUTERNE, porte arquebuse du roi. BEAUTERNE abat un grand loup le 21 Septembre qu'il disséque et présente à la cour. Le 4 Octobre un autre est chassé, le 14 une louve, le 15 et le 17, 2 louveteaux sont mis à mort.
Tout redevint calme et la population pensait être débarrassée de la monstrueuse bête. Mais en Décembre 1765, 2 femmes sont attaquées, un enfant blessé et une fillette tuée.
Mais la cour refuse d'écouter ces histoires prétendant que la bête est bien morte et que ce ne sont que pures coïncidences.
Alors la population n'a plus qu'un seul moyen : se défendre avec ses modestes moyens. Mais la liste des victimes ne cesse de s'allonger, 6 morts en 1766 et 18 durant les 6 premiers mois de 1767.
Le 19 Juin Jean CHASTEL un homme du pays tue une bête qui parut être un loup extraordinaire car sa figure et ses proportions sont bien différentes des loups environnant.
Puis une louve est aussi abattue le 2 Juin et l'affaire est dès lors jugée terminée.
C'est ainsi qu'elle s'arrêtera mais restera non résolue. De nombreux auteurs vont donc s'emparer du sujet en traitant cette histoire comme une intéressante énigme zoologique. La bête à l'époque est pourtant considérée comme un animal réel (loup) fantastique (hybride d'ours ou de singe), exotique (babouin ou hyène), comme un instrument divin (créature du diable ou punition de dieu) ou enfin comme un homme métamorphosé en animal et que l'on appelle plus communément loup-garou.