C'est ainsi que les occultistes qualifient la séparation entre le corps physique et le corps éthéré - ou corps astral -. Ce demier libéré de la pesanteur peut s'élever et voyager dans l'espace. L'être humain en général, qu'il croie ou non à l'existence de l'âme, s'identifie en priorité à son propre corps. S'il admet volontiers que l'enveloppe chamelle n'est qu'un vêtement provisoire et qu'il faut privilégier l'esprit, ces ambitions résistent mal aux exigences tangibles de la vie quotidienne: se nourrir, se protéger, se soigner. Freud résumerait cela en un principe: l'instinct de conservation de l'espèce. L'Homme refoule son animalité par des justifications et des constructions mentales compliquées. Il apprécie les plaisirs de la vie. Il aime avoir des enfants, car ils sont un doux cadeau. Ils sont petits, tendres et, surtout, ils permettent de se perpétuer, de rester jeunes à travers eux et de continuer à vivre dans leur corps.
Certes, l'au-delà est souvent représenté comme une dimension lumineuse et heureuse, le chrétien affirme qu'en présence de Dieu tout devient musique et joie, et le musulman promet à l'homme juste des mets raffinés et des concubines merveilleuses. Cependant, personne n'aime mourir. La mort est ou semble être, une expérience nouvelle et effrayante; l'idée de l'abandon d'un corps dont on s'est tellement occupé est un véritable traumatisme, même pour ceux qui croient en l'au-delà, en une autre vie. Au moment douloureux du détachement, l'âme et le corps (ou les corps) subtil prennent une direction extra-corporelle et abandonnent l'enveloppe exteme, désormais privée du souille et de la chaleur de la vie. Le corps éthéré, enfin libre s'en va vers la lumière, vers les endroits que sa pensée et sa foi ont créé pour lui.
Pourtant, aux dires de certains occultistes, la mort n'est que le demier des détachements, l'ultime celui qui est définitif Il arrive parfois qu'en d'autres circonstances de l'existence (le coma, la narcose, la transe ou même le sommeil) cette expérience ait déjà été vécue et oubliée. La seule différence entre le "voyage astral" et la mort est que l'on ne revient pas de la mort, ou alors par réincamation à une autre époque et dans un autre corps. En revanche, on revient d'une promenade en dehors du corps physique, car le corps éthéré est toujours ramené dans l'enveloppe par la corde d'argent, unissant ainsi le corps physique au corps astral. La corde d'argent ne se rompt seulement qu'au moment de la mort, jamais avant. Ceux qui ont réussi à sortir du coma ont raconté qu'ils pouvaient bouger librement, mais ne pouvaient pas communiquer avec les autres, si ce n'est de façon télépathique. "Je voyais mon corps immobile", racontent-ils, "à quelques mètres en dessous de moi; je voyais les médecins et les amis autour du corps, mais je ne pouvais les rassurer". Ils font parfois allusion à une lumière intense qui les attirait irrésistiblement de l'autre côté, mais ils avouent qu'ils désiraient avant tout revenir en arrière.
Le secret pour revenir dans le corps physique, après le coma ou le "voyage", est justement de le vouloir fortement. Pour sortir de son corps, il existe différentes techniques contrôlées par l'esprit. Maîtrise de soi, solidité mentale et bonne capacité de visualisation, sont les ingrédients essentiels pour accomplir un "voyage" ne relevant pas seulement de l'imagination.