"Je viens de l'apprendre", "Ah bon ? Ce n'est pas croyable, vous me l'apprenez": en chemin pour l'usine, au petit matin, des ouvriers des usines Michelin de Clermont-Ferrand ont appris avec stupéfaction le décès accidentel, vendredi, de leur patron, Edouard Michelin.
Quatre heures trente. Alors que la nuit enveloppe toujours la capitale auvergnate, les ouvriers de la relève de 05H00 s'approchent, un à un, du site de Cataroux (c'est là que je travaille!!). Horaire décalé oblige, ils n'ont la plupart appris la nouvelle, annoncée durant la soirée de vendredi, qu'au réveil.
"Je viens de l'apprendre, comme beaucoup", confirme Claude, qui se présente au comptoir du bar l'Estoril, à deux pas du grand portail d'entrée. "D'habitude je regarde les infos mais, hier, j'étais fatigué. C'est triste, si jeune", poursuit ce quadragénaire, salarié de Michelin Clermont-Ferrand depuis 12 ans.
Devant ce même comptoir, ses collègues sont eux aussi hagards et les mots sortent au compte-goutte. "C'est un peu dur d'apprendre ça au lever. Il faut le temps de réaliser", explique Didier, 50 ans, les yeux dans le vide.
Attablés, Daniel et Rodrigues, plus de 60 ans de "Bibendum" à eux deux, ont le nez dans l'édition du jour de La Montagne. La phrase - "La disparition d'un grand patron" - barre la Une du quotidien régional.
"On ressent de la tristesse, évidemment. C'était un patron très sérieux, un bon patron. On va sûrement avoir une réunion en interne", commente Daniel, qui travaille à Cataroux sur la fabrication des pneus haut de gamme.
Devant les grilles de l'usine, François, 35 ans, a tant de mal à réaliser qu'il se méprend: "François Michelin, c'était un grand monsieur... Vous voulez dire son fils ? Ce n'est pas possible, c'est encore plus surprenant".
Marie, la soixantaine, chargée de vendre le journal devant l'entrée du site, est logée à la même enseigne que ces ouvriers. "On m'a donné un tas de journaux plus gros, je n'ai pas compris tout de suite", note-t-elle.
"43 ans, marié, six enfants. Vous vous rendez compte ? C'est vraiment malheureux", résume Patrice. Lui, un des rares à avoir entendu la nouvelle la veille, ne travaille plus chez Michelin. Mais l'émotion est là et les souvenirs reviennent.
"J'ai bien connu son père, je le vois encore parfois à la messe à Chamalières", confie-t-il.
Certains, bien que marqués, évoquent leur opinion nuancée à l'égard du "patron". "Il était un peu plus strict que son père. C'était parfois plus dur", lâche Luis, un des nombreux ouvriers d'origine portugaise.
"Il y a eu pas mal de changements avec lui. Mais personne ne lui souhaitait du mal. Les ouvriers compatissent. Ce n'est pas un âge pour mourir", précise Brigitte, propriétaire du bar l'Estoril.
Tous, en tous les cas, ne cachent pas leur inquiétude pour l'avenir. "Michelin, c'est une maison familiale. C'est Clermont. Maintenant on peut se demander si ça va le rester", soupire Rodrigues. "Michel Rollier (le co-gérant en exercice, appelé à assurer continuité de la direction du groupe), je ne connais pas. On ne l'a jamais vu", poursuit-il.
"Avec (Edouard Michelin), ça +tournait+. Michelin, ça a toujours été dirigé par +un Michelin+, relève Claude. Là, on ne sait pas comment ça va se passer".
J'ai appris la nouvelle hier soir, au journal télévisé.. Le retour à Clermont-Ferrand va être difficile, la ville est complètement en deuil.. Lundi, au travail, cela risque d'être d'autant plus dur que M.Michelin était quelqu'un de très apprécié par mes collègues..
Actuellement, la police recherche son ami qui était également dans le bateau avec lui..
Un accident de pêche?? Comment ont-ils pu tomber à l'eau alors que le temps était clément?? Se sont-ils fait renverser par un bateau?? Dans ce cas, pourquoi ne sait-il pas déclaré??
Semaine de deuil à Clermont-Ferrand..