Du Festival d’Arles aux Rencontres internationales de la photographie sans oublier la Féria Pascale et le Salon international des santonniers, les manifestations sont nombreuses à rythmer la vie arlésienne. L’occasion de découvrir en toutes saisons les nombreux charmes de cette ville provençale.
Entre les platanes du boulevard des Lices et les eaux tumultueuses du Rhône, dans le dédale des ruelles aux maisons couronnées d'attiques à l'italienne, Arles dévoile ses richesses à chaque coin de rue. Des vestiges antiques aux hôtels particuliers des XVIIème et XVIIIème siècles, la plus grande des communes de France entraîne le visiteur au cœur de 2 000 ans d'histoire. Tous ces témoins d'un autre âge s'intègrent et participent pleinement à la vie arlésienne. La porte de la Camargue s'ouvre donc aux curieux, amateurs de culture et bons vivants.
Point de rencontre entre les diverses routes terrestres et le Rhône, la position stratégique d'Arles n'échappa pas aux Grecs qui, dès le VIème siècle avant J.-C., décidèrent de s'y implanter. Mais c'est avec César et les vétérans de ses légions que la ville prospéra et s'enrichit de monuments aujourd'hui encore visibles et, pour la plupart, inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
Dans le quartier de l'Hauture, de nombreuses traces subsistent, telles le théâtre antique où fut découverte la fameuse Vénus d'Arles exposée au Musée du Louvre, l'amphithéâtre ou arènes d'Arles et les remparts. A chaque extrémité de la vieille ville, il y a également les thermes de Constantin, une abside semi-circulaire qui abritait à l'époque l'un des multiples bains et les cryptoportiques qui conduisent les promeneurs dans les soubassements de la place publique de la ville romaine.
A côté de ces monuments architecturaux, le Musée archéologique, installé dans les locaux de l'Institut de recherche sur la Provence antique, plonge le visiteur dans les fastes de cette époque. On peut voir les ruines des villas au sud du boulevard des Lices, de l'ancien musée lapidaire chrétien et païen ainsi que les antiquités gallo-romaines mises à jour dans les divers monuments arlésiens, notamment le sarcophage dit "de Phèdre et Hippolyte" et deux statues de danseuses. L'époque romaine a donc marqué profondément la ville laissant des traces indélébiles sur son architecture et son organisation actuelle.
La ville se caractérise aussi par son passé religieux et ses multiples reliques subsistent dans les méandres de ses rues. Le cloître Saint-Trophime vaut particulièrement le coup d'œil. Edifié au XIIème siècle, il abrite plusieurs œuvres d'art de qualité comme l'Adoration des mages ou l'Annonciation de Finsonius. C'est un des monuments marquant de l'art roman provençal. Son portail contraste par sa richesse ornementale avec le dépouillement de l'intérieur. Son cloître traduit un souci de la perfection plastique avec un équilibre des volumes, et une qualité de la décoration sculptée. Ce site est au centre des bâtiments canoniaux de la cité épiscopale. Alors que la ville connaît une croissance économique et géographique, elle devient un lieu de passage pour les pèlerins qui se dirigent vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ces derniers empruntaient la via Tolosana nommée "chemin d'Arles" ou "voie d'Arles".
Mais parmi les sites religieux, il y en a un dont on ne sort pas vraiment indemne, c'est la nécropole des Alyscamps. Ce mot provençal signifiant Champs Elysées désigne en fait un des plus grands cimetières chrétiens d'Occident. Pendant près de quinze siècles, païens puis chrétiens du pays d'Arles avaient décidés d'y avoir leur sépulture. De l'immense nécropole subsiste une allée bordée de tombeaux menant à une église en ruines, l'église Saint-Honorat. Le clocher octogonal du XIIème siècle règne sur ce domaine des morts.
Ce riche passé historique a forgé l'identité de cette ville et a marqué la structure architecturale de Arles. La ville est également entourée d'espaces naturels, telle une île perdue au milieu d'un océan de merveilles. Les berges du Rhône, l'aride plaine de la Crau, la Camargue sauvage et les Alpilles : autant d'éléments qui ont séduit les peintres tels que Gauguin, Picasso, Cézanne et surtout Van Gogh.
Arles inspira grandement Vincent Van Gogh qui réalisa plus de 300 dessins et peintures durant son séjour entre février 1881 et mai 1889. Dans la ville, un parcours amène le promeneur à glisser ses pas dans ceux du peintre. Ainsi la place du Forum, le quai du Rhône, la place Lamartine, la rue Mireille, le jardin du boulevard des Lices, l'espace Van-Gogh, l'ancien Hôtel-Dieu sont autant de sites où le peintre a posé son chevalet. Le pont-levis qui enjambe le canal d'Arles à Port-de-Bouc est également identique au pont de Langlois dont Van Gogh fit en 1888 plusieurs peintures célèbres. Dans une maison située près des Arènes, la chambre de Vincent Van Gogh a été reconstituée telle que sur sa peinture. Aujourd'hui, le Van Gogh Art festival rend également hommage en associant des expositions d'artistes contemporains internationaux à diverses manifestations.
Il est vrai qu'Arles se caractérise par l'ambiance chaleureuse qui règne à ses multiples festivités. Festivals, ferias et événements en tout genre mettent la ville en effervescence. Flâner dans les rues et ruelles est un bon moyen de se rendre compte de cette atmosphère et cette joie de vivre si particulière aux arlésiens. Habitants et estivants se retrouvent sur les terrasses de café à l'ombre des platanes ou sur le marché du samedi qui remplit de parfums le boulevard des Lices. Chacun est amené le temps d'un week-end à prendre part à la vie arlésienne et à en devenir un acteur à part entière.