Jadranka Rang: Administrateur
Nombre de messages : 1213 Age : 39 Localisation : Lyon/Saint-Etienne Date d'inscription : 16/01/2005
| Sujet: A casa nostra.. Mer 23 Mai - 18:49 | |
| Réalisatrice : Francesca Comencini Acteurs principaux : Valeria Golino (Rita), Luca Zingaretti (Ugo), Giuseppe Battiston (Otello), ... Nationalité : italienne Année de production : 2006 Genre : drame Une histoire d'argent vue par le biais de différents personnages dans l'Italie d'aujourd'hui : un homme d'affaires qui recycle de l'argent venant d'activités illicites, un commandant de police qui enquête sur lui, une jeune mannequin cocaïnomane, un couple de retraités, une prostituée ukrainienne... Note d'intentionLa réalisatrice Francesca Comencini définit A casa Nostra comme le fruit de son précédent film J'aime travailler où l'argent et le monde de l'entreprise étaient déjà au centre de l'histoire. Là où le monde du travail venait détruire la vie d'Anna dans le précédent film, l'argent vient ici rassembler plusieurs personnes pour mieux les détruire de l'intérieur: "La question de départ pour tous les deux est : "quelle est la valeur de la vie dans un monde où le profit est l'unique moteur ?" (...) Cette question est nécessaire et inévitable car aujourd'hui comme jamais dans l'histoire des hommes, la pure et simple recherche du gain n'a été autant le moteur des actions humaines. Je trouve que c'est une situation qui fait peur, il est important d'y faire face. Je ne souhaite, ni à nous ni à nos enfants, de se retrouver dans un monde pareil." Que peut-on attendre d'un à priori enième film sur la corruption, qui plus est Italien et d'apparence fortement politisé ? Un plagiat de Francesco Rosi ? Le polar de trop ? Non, rien de tout cela car Francesca Comencini a opté pour une chronique-chorale, entièrement axée sur ses personnages et les liens plus ou moins étroits entretenus par ceux-ci. Pari audacieux mais risqué, susceptible au moindre écart de sombrer dans le nombrilisme et l'ennui du spectateur. Deux solutions s'avèrent possibles pour atteindre la réussite : être une véritable virtuose de la mise en scène capable d'atteindre des sommets en marchant sur du fil de fer ou tout simplement (mais c'est aussi ce qu'il y a de plus complexe) creuser son oeuvre. La réalisatrice a opté pour la seconde solution et dès les premiers instants, tisse sa toile par l'intermédiaire d'une finesse et d'une justesse qui ne la quitteront jamais. Tout le long, elle utilise les récits parallèles : ils se font, se défont afin d'exposer ces vies qui se croisent et se perdent, destins dorés mais surtout brisés d'une existence minée par l'argent. Au-delà de la critique d'un système défaillant, "A Casa Nostra" évoque les joies et tourments de ses protagonistes, nous fait pénétrer au plus profond de leurs esprits et ce qu'ils ressentent. Point de lourdeurs, aucune accentuation de quelque scène que ce soit, l'émotion vient et s'installe naturellement. On se passionne sans décrocher une seconde pour ces existences attachantes aux caractères palpables en plus d'être fouillés. La plus grande force de Comencini est de ne rien laisser de côté, et ce à aucun moment afin de maintenir constamment une intensité dramatique devenant plus puissante à chaque nouveau plan. Sobre, sa mise en scène ne manque pas de relief mais elle se concentre sur ce qui fait l'essentiel du film : les personnages, et par conséquent leurs visages et ce qu'ils évoquent. L'une des plus belles (si ce n'est la plus belle) réussite de 2007. | |
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