Persepolis..

Date de sortie : 27 Juin 2007
Réalisateurs : Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud
Avec : Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux
Film : français
Genre : Animation
Durée : 1h 35min
Année de production : 2005





Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah.
Avec l'instauration de la République islamique débute le temps des "commissaires de la révolution" qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire.
Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère.
Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger.
A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté, les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la solitude et la différence.





Des propositions d'adaptations à la pelle...
Dès la parution des albums Persepolis, et suite à leur incroyable succès, Marjane Satrapi a reçu plusieurs propositions d'adaptation dont deux venues des Etats-Unis, après la sortie des albums outre-Atlantique. Ainsi, la dessinatrice affirme "On m'a proposé d'en faire une série à la Beverly Hills ou un film avec Jennifer Lopez dans le rôle de ma mère et Brad Pitt dans celui de mon père, ou quelque chose comme ça ! C'était tout et n'importe quoi."





Depuis son petit triomphe à Cannes et son prix du jury, succès critique. Depuis sa sortie, accueil du public plus que favorable. Pourtant, Persepolis ne va jamais vers un sentier balisé et sa victoire fait de lui un outsider. Tout d'abord, les graphismes sont réussis, ce qui a au moins le mérite de ne pas faire mal aux yeux. Tour à tour drôle, pathétique, décousu, émouvant, Persepolis souffre d'une inégalité entre la qualité de ses différents chapitres pour ne pas dire scènes et brille pourtant par sa fluidité (et accessoirement son onirisme) qui rend le dessin animé agréable. Si on se tâte quant à l'utilité de très courtes séquences qui ne font que stagner le récit, des images fortes comme la course poursuite sur les toits laissent sans voix par leur beauté et leur force. Car le choix du dessin noir et blanc était judicieux pour faire sortir cette violence qu'on ne voit pas énormément mais dont la noirceur évoque un état d'esprit morne. Ce qui fonctionne et qui rend le film accessible aussi bien aux grands qu'aux plus petits, c'est son anecdotisme, qui à la fois permet de rendre le récit "universel" et qui transforme un fond grave en chronique acidulé et rétro (la mode est à Eye of the tiger et autres Bee Gees) sans oublier l'arrière plan social. Le conte semble d'autant plus authentique que rien qu'au nom de son héroïne, on nous rappelle la part autobiographique (sans à l'inverse plonger dans le nombrilisme) mais dont on ne sait pas si les agissements sont réels ou s'ils relèvent de rêves de l'époque de Marjane Satrapi dont les traits de la BD sont rendus quasiment à l'identique, notamment sur Marjane elle-même (d'ailleurs très bien doublé dans le film). Le seul problème, c'est qu'au delà du parti pris de réalisation et du contexte historique intéressant, le charme s'estompe, et ce n'est pas les gros mots de la grand-mère qui vont changer la donne.