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Les quatre plus proches parents du petit Nicolas, mort de sévices en août 2003, ont raconté comment l'enfant avait été cogné "comme un punching-ball", empêché de boire pendant un été caniculaire et bâillonné, tout en niant l'ampleur de leur responsabilité vendredi devant la cour d'assises du Bas-Rhin.
Le récit dramatique des dernières 48 heures de l'existence de l'enfant a été fait tour à tour par sa mère Isabel Holzmann, son oncle Bruno Vieira et sa grand-mère Marie-Thérèse Vieira, qui comparaissent pour des actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en même temps que le père de l'enfant, Fernand Holzmann.
Le 7 août 2003 au soir, Nicolas, 9 ans, déjà couvert de bleus depuis le début des vacances à la suite des coups reçus, est ligoté dans son lit et bâillonné pour l'empêcher de réveiller ses trois soeurs, mais les petites viennent se plaindre de leur frère à leur mère.
Isabel raconte: "Je l'engueule, puis on le ramène avec mon frère dans le salon". "On lui a détaché les mains, mais pas les chevilles, il a été mis à genoux devant la petite table du salon et il s'est remis à écrire" ses lignes de punitions, obligé de copier des milliers de fois des phrases comme "j'apprends à me taire" dans un grand cahier, indique sa mère.
"Il s'est mis à être effronté, a menacé ma mère, mon frère, ses soeurs, et je lui ai donné une claque, j'ai tapé assez fort, il est tombé et s'est cogné la tête par terre", poursuit-elle. L'enfant s'est pourtant relevé et a continué à écrire ses lignes à genoux jusque tard dans la nuit. L'oncle indique qu'il a couché le gamin vers 8H30 le matin.
Le lendemain, même scénario: des lignes de punition toute la journée à genoux dans le salon, des coups dans la nuit sur l'enfant ligoté et bâillonné, de plus en plus fort.
"Il tenait des propos incohérents pendant la nuit, raconte Bruno. Il parlait à son père et à ses soeurs qui n'étaient pas là", raconte Bruno. Mais les coups continuent de pleuvoir. L'enfant tombe et se cogne encore le front contre un pied de canapé. Sa mère lui donne un coup de tête, sa grand-mère "lui flanque une tarte" et remarque: "Faut bien que quelqu'un porte le chapeau, alors je le porte".
Nicolas est mort le 9 août dans un logement sordide où s'entassaient quatre adultes, quatre enfants, sept chats et trois tortues. La période de fin juin où son calvaire a débuté correspond à l'arrivée au foyer Holzmann de la grand-mère maternelle de la victime, Mme Vieira, et de son fils Bruno, 21 ans à l'époque des faits.
Mme Vieira reconnaît avoir frappé Nicolas avec des gifles et des pantoufles, mais aussi une palette en bois pour faire les crêpes, utilisée également par ses enfants, Bruno et Isabel, pour frapper le garçon. "Mais ce n'était pas pour lui faire mal, je ne lui faisais pas de marque", a assuré la grand-mère.
Elle a reconnu aussi qu'elle s'était servie d'une corde à sauter pour attacher Nicolas dans son lit "pour qu'il reste dedans", a-t-elle expliqué, car les déplacements nocturnes de Nicolas dérangeaient ses trois soeurs et sa grand-mère qui dormaient dans la même chambre.
"Les pieds et les mains attachés, il passait quand même, alors on l'a attaché au lit", raconte-t-elle de sa voix chevrotante.
Quand le président Jérôme Bensussan a demandé aux quatre accusés qui avait contraint Nicolas à écrire ces lignes, ils se sont tous récriés: "Ce n'est pas moi", mais la grand-mère a confirmé qu'elle frappait Nicolas dès qu'il cessait d'écrire.
Dans ces cahiers, Nicolas avait écrit 2.772 fois "pendant la nuit, je ne me lève pas en cachette pour boire", 1.551 fois "Je ne me fous pas de la gueule de mon père" et 1.008 fois "j'apprends à me taire".
A l'évocation des sévices, le père de Nicolas, Fernand, s'est effondré en pleurant, victime apparemment d'un malaise. Il a reconnu que les problèmes d'énurésie de son fils avaient repris au moment même où sa belle-mère s'était réinstallée dans leur petit trois pièces, fin juin, après un premier séjour de cinq mois, de décembre 2002 à mai 2003, déjà extrêmement tendu.
Son épouse, Isabel, a confirmé qu'il y avait "un assez fort climat de tension à la maison", depuis l'arrivée de Bruno et de sa mère.
Le verdict est attendu le 27 janvier.
J'ai vraiment du mal à comprendre ce qui se passe dans la tête de certaines personnes.. Comment peut-on en vouloir à ce point à un enfant d'éxister??
Le coup final a été donné quand l'enfant, terrorisé, s'est soulagé urinairement parlant dans son lit, les adultes sont arrivés et l'ont frappé à mort..
Comment peut-on en vouloir à un enfant de neuf ans qui n'a pas encore commencé à vivre? J'attends d'être le 27 janvier, j'ai hâte que le tribunal fixe une peine à la hauteur des coups portés à Nicolas..